Le Revenu | Placements : comment bien choisir ses sicav en cinq points

Tribune libre Isabelle Simon - SICAV

Quelque 10.000 fonds de placement sont accessibles à un épargnant français. Comment faire les bons choix dans un univers d’investissement aussi large ? Les réponses d’Isabelle Simon, investment advisor chez Agami Family Office.

Un fonds de placement est un portefeuille de valeurs mobilières (actions, obligations) géré par un professionnel des marchés financiers.

Il s’agit donc de gestion collective, l’épargnant investissant parallèlement à d’autres investisseurs dans le fonds. Ce mode de gestion offre deux atouts par rapport à la gestion de titres en direct : vous bénéficiez d’économies d’échelle et accédez à l’expertise d’un professionnel.

Une étude de l’AFG (Association Française de la Gestion Financière) publiée en mars 2018 («panorama du marché français de la gestion pour compte de tiers») faisait référence à plus de 3.000 OPCVM (Organismes de Placement Collectif en Valeurs Mobilières) domiciliés en France à fin 2017. Rappelons que ces OPCVM sont constitués principalement de Fonds communs de placement (FCP) et de Sociétés d’investissement à capital variable (SICAV).

 

Un univers d’investissement très large et varié

L’épargnant français a également accès à des produits gérés par des sociétés de gestion agréées dans un autre pays de l’Union européenne(UE) ou dans un État intégré à l’Espace économique européen (EEE). Ces dernières, en vertu du mécanisme de passeport européen des fonds d’investissement, peuvent commercialiser leurs produits en France.

De fait, ces produits sont en général domiciliés au Luxembourg et dans une moindre mesure, en Irlande. Au final c’est un univers très large estimé à quelque 10.000 supports qui sont accessibles. De quoi décourager l’épargnant qui s’estime à 57% peu averti sur les placements financiers, si on se réfère à l’étude Audirep pour l’AMF publiée fin 2017 («baromètre de l’épargne et de l’investissement»).

Si cet univers d’investissement est large, il est aussi très varié. On peut ainsi segmenter l’offre des fonds selon plusieurs critères, dont la classe d’actifs (actions, obligations, matières premières, devises …), la zone géographique et l’approche de gestion (active, passive, quantitative, contrariante…).

Une des questions que l’épargnant doit se poser en priorité concerne son objectif de performance, l’horizon temps pour le réaliser et sa tolérance au risque.

Le risque est en général appréhendé par la volatilité des performances, c’est-à-dire leur variation par rapport à la moyenne.

Une volatilité élevée, soit une amplitude importante de variation de la valeur du fonds, laisse envisager des gains plus élevés et en corolaire un risque de pertes plus importantes.

Un autre indicateur du risque est la perte maximale historique du fonds subie par l’investisseur (max drawdown), qui aurait acheté au plus haut et revendu le fonds au plus bas.

Autant d’indicateurs à analyser, sachant que leur limite est qu’ils se fondent sur des résultats passés susceptibles de ne pas se reproduire.

 

Choisir un fonds en ligne avec son profil de gestion

Pour l’épargnant qui a un objectif élevé de performance, associé à une tolérance au risque également forte, les fonds investis en actions sont à considérer. Au sein de cette catégorie, l’échelle rendement/risque est variée.

Ainsi, un fonds investi en valeurs des pays émergents sera, d’une manière générale, plus risqué qu’un fonds investi en grandes sociétés européennes. L’analyse de l’environnement économique est à intégrer dans le processus de sélection de fonds.

En effet, un contexte de resserrement des taux américains, d’appréciation du dollar et de hausse du prix des matières premières ne sera pas favorable aux marchés émergents.

Si l’épargnant est indécis sur la classe d’actifs à privilégier, il pourra opter pour un fonds dit diversifié.

Ce type de produit est investi sur plusieurs classes d’actifs (actions, obligations, devises…) avec selon les fonds, une plus ou moins grande flexibilité d’allocation entre les différentes classes d’actifs.

L’univers d’investissement étant large (classes d’actifs/zones géographiques) il faut s’assurer que le gérant est en mesure de s’appuyer sur des expertises internes spécifiques (actions, obligations d’États, dettes émergentes, obligations de sociétés, dettes financières…).

 

Cinq clés d’entrée

Au final, que votre intérêt se porte sur un fonds en actions, obligataire ou diversifié, une même trame d’analyse est possible à partir de cinq clés d’entrée :

– Le produit (forme juridique, frais, actifs sous gestion…) ;

– L’investissement (univers, stratégie, mise en œuvre, risques associés…) ;

– L’humain (équipe, expérience, valeur ajoutée, alignement d’intérêts entre gérant et investisseurs…) ;

– La performance (performance absolue, performance relative, moteurs de performance, perte maximale…) ;

– Le portefeuille (composition, évolution, structure…).

 

Publié le 13/09/2018 par Le Revenu

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